Peut-on guérir d'une dépression qui résiste aux antidépresseurs ?

La dépression est un problème majeur de santé publique. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la dépression est actuellement la deuxième cause de handicap dans les pays développés. La dépression majeure est aussi une des formes de psychopathologie la plus fréquente. Au cours de la vie, la dépression est susceptible de toucher environ un homme sur six et une femme sur quatre. Dans une étude américaine réalisée sur 8098 sujets, la National Comorbidity Survey (NCS), la prévalence sur la vie entière était de 17,1 % pour la dépression majeure unipolaire avec un taux de prévalence sur 1 an de 10,3 %. La dépression est une maladie grave. Elle est notamment associée à un risque suicidaire élevé et une comorbidité somatique importante (affections cardio-vasculaires). La dépression est aussi une maladie chronique et récidivante. Environ 15 à 20 % des patients déprimés ont une évolution chronique. Le risque de récidive est particulièrement élevé, les patients ayant présentés un premier épisode dépressif risquent d'avoir au moins un autre épisode de dépression dans 50% des cas. Moins de 20% des patients présentent un seul épisode dépressif et le nombre moyen d’épisodes dépressifs est de 5 à 6.

Heureusement, la dépression est une maladie curable. Plusieurs traitements psychologiques et pharmacologiques ont fait largement la preuve de leur efficacité. Dans le traitement de la dépression, l’objectif majeur est d’atteindre la rémission complète, i.e. l’absence de symptômes dépressifs, et de prévenir les récidives. Malheureusement, cet objectif de guérison reste difficile d'accès en pratique clinique. En effet, le taux de rémission complète obtenu dans les études cliniques ou les études naturalistes est généralement assez bas, dépassant rarement les 35%. Souvent, les patients gardent des symptômes résiduels généralement associés à un mauvais pronostic et un risque accru de rechute. La persistance de symptômes dépressifs "mineurs" a des conséquences significatives sur le fonctionnement de l'individu. La présence de symptômes dépressifs est associée à une augmentation du nombre de tentatives de suicide, du nombre de visites chez le médecin et de prescription de psychotropes. Pourtant, ces symptômes dépressifs présents à minima sont encore trop souvent considérés comme une fatalité ou pire comme une réaction adaptée aux circonstances difficiles de la vie. La dépression est ainsi vue comme une affection dont on ne guérit pas. Cette perception caricaturale de la dépression conduit ainsi de nombreux médecins au renoncement thérapeutique. En fait, la rémission d'un épisode de dépression est considérée comme un objectif irréaliste.

Guérir un patient souffrant de dépression est effectivement un objectif difficile, mais terriblement réaliste. Cet objectif de guérison passe par des stratégies thérapeutiques et pas uniquement par des antidépresseurs.

Lien utile: CPN


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