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QUELQUES QUESTIONS AUTOUR DE LA MORT ET DES ENFANTS ( partie2)

Comment accompagner l’enfant dans le deuil ?

La disparition d’un proche remet en cause l’équilibre émotionnel de l’enfant mais aussi son développement physique et psychique. La capacité de l’enfant d’entamer et de mener harmonieusement le processus du deuil est donc intimement lié à l’aptitude de l’adulte de référence à l’accompagner sur ce chemin. L’essentiel de cette prise en charge repose sur le parent survivant qui doit lui apporter protection , moyen de subsistance et nourriture affective. Il est évident que l’enfant aura plus de difficulté si son parent est effondré de chagrin ou s’il rumine sa propre incapacité à réagir à la perte.

L’important dans ce cas présent est de rassurer l’enfant, ne pas lui affirmer que «  non, il ne m’arrivera rien » car l’enfant n’est pas dupe, il n’y croira pas, mais plutôt lui prouver qu’il y aura toujours un adulte de confiance qui sera là pour s’occuper de lui. Il faut laisser du temps à l’enfant pour vivre son deuil et se reconstruire. Il rencontrera des moments de tristesse, de colère qui sont des émotions tout à fait normales dans le processus du deuil. Si la tristesse est là, elle l’est pour une bonne raison, ce qui est important c’est apprendre à l’accueillir, cela permettra à l’enfant d’avancer dans ce processus.

Faut-il emmener l’enfant aux obsèques ?

Cette question soulève une contradiction. D’une part il faut aider l’enfant à accepter la réalité de la mort et ce qu’elle signifie et d’autre part, il ne faut pas soumettre l’enfant à des images qui peuvent parfois être insoutenables et trop angoissantes. Pour répondre à cette question il y a 3 facteurs à analyser. Le premier : l’âge. Il est inutile de soumettre un enfant, surtout en bas âge, a des images d’une violence difficile à supporter même pour un adulte. Soit il ne les comprendra pas car il est trop petit et il percevra seulement l’angoisse ambiante ; ou alors il saisira au risque d’ajouter de la peur à l’angoisse. Ensuite, il est nécessaire que l’adulte prévoit la scène et anticipe les éventuelles difficultés : qui pourra s’occuper de l’enfance de celui qui exprime une détresse, une peur, une panique ou une tristesse importante ? Est-ce que les adultes de confiance seront-ils disponibles à la fois émotionnellement et sur le plan pratique ? Auront-ils confiance en leur capacité d’être pertinents pour l’enfant dans ses instants ?  Et finalement, il faut aussi se demander ce qu’en pense l’enfant de lui-même. Veut-il participer à ces moments intenses ? Pour quelles raisons  ? Veut-il accompagner son papa ou sa maman dans ce cas on peut alors lui décrire les différentes séquences des obsèques et lui demander d’imaginer ce qu’il ressentira, au préalable, ce qu’il voudrait faire à cet instant et s’il a finalement envie d’y assister. On peut lui proposer de faire un dessin, de mettre un mot dans le cercueil par exemple …. Il peut également se sentir plus valorisé d’être présent comme si il se sentait plus adulte. C’est d’autant plus important que l’enfant peut ne pas avoir eu la possibilité d’avoir dit adieu.

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