Le petit dernier est bientôt dans les bacs …

« Il y a des jours où tout va bien, mais parfois, la vie nous réserve des petits pépins qui s’accumulent et peuvent semer la mauvaise humeur. Notre héroïne, une petite fille pleine de vie et déterminée, fait face à ces imprévus qui, petit à petit, l’empêchent de voir la vie du bon côté. Alors que les soucis de la journée l’alourdissent et que la nuit approche, elle se demande comment retrouver la légèreté et la joie de vivre. Heureusement, sa maman détient un secret précieux : les livres ont des super pouvoirs. Et si la clé… »
Psy pluriel : Bonjour Amélie, peux-tu te présenter ?
Amélie : Je suis Amélie Javaux, je suis psychologue clinicienne. Dans ma pratique, j’accompagne les enfants et les adolescents confrontés à la pathologie grave d’un proche, j’accompagne également des adultes, adolescents et enfants en deuil. Je suis également, maman de deux grandes filles, 11 et 8 ans, et il y a quelques années, grâce à elle, je me suis intéressée à la littérature jeunesse.
Psy Pluriel : Qu’est ce qui t’a amené à élaborer des livres pour enfants ?
Amélie : J’aime les livres à la fois pour me détendre, pour m’évader et pour leurs messages qui peuvent faire écho en nous. J’aime également l’écriture. Rare sont ceux qui ont aimé autant que moi rédiger leur mémoire de fin d’étude 😊. Pour moi, la lecture et l’écriture ont un effet thérapeutique. Lorsque les choses ne peuvent plus se dire, elles peuvent s’exprimer autrement. Dans ma pratique de clinicienne, j’utilise l’écriture comme outil permettant de traverser certaines émotions. J’utilise également les histoires et les contes pour aller à la rencontre de celles des enfants, mais aussi des adultes.
L’élan vers la littérature jeunesse, je l’ai trouvé avec des collègues qui partageaient une pratique similaire et le même constat : Beaucoup de livres abordaient le thème de la mort, de la maladie, mais aucun ne parlait des derniers moments de vie et en particulier de l’euthanasie. Ensemble, nous avons écrit « Paulette, l’euthanasie racontée aux petits et aux grands ». Une adaptation a été réalisée pour la fin de vie sur base des mêmes illustrations, mais en adaptant le texte : « Lisette, la fin de vie racontée aux petits et aux grands ». La maison d’édition belge Mijade nous a suivi dans ce projet au thème délicat et controversé. Le travail d’Annick Masson, illustratrice liégeoise renommée, a su capter le ton et la finesse que nous souhaitions y mettre. Cette expérience a été pour moi une révélation. Voir tes personnages et le décor imaginés dans ta tête et dans tes mots prendre vie par le dessin m’a procurée une grande émotion. J’ai très vite tenu à réitérer l’expérience.
Psy Pluriel : Jusqu’à présent, quels sont les autres thèmes aborder dans tes livres ?
Amélie : Le deuxième livre parle de l’intimidation qui se vit à l’école dès le plus jeune âge. Annick Masson avait envie d’aborder la question du harcèlement scolaire. Ni une ni deux, un titre est apparu dans ma tête : le jour où je suis devenue plus méchante que le loup. Il restait à écrire l’histoire ! Elle s’est également inspirée de ma pratique. J’accompagnais à l’époque un jeune enfant qui m’expliquait avoir été méchant avec un camarade pour se faire des amis. L’une de mes filles était aussi rentrée de 3eme maternelle en m’exprimant que quelqu’un lui avait dit que sa tenue était moche. Sur base de ses deux éléments, l’histoire de Charlotte est venue d’elle-même. Annick Masson l’a également illustrée avec une gamme de tons qui correspondait parfaitement au climat ressenti. Pour moi, ce livre est un message de prévention à transmettre dès la maternelle. Il permet de travailler l’empathie et les ressources dès le plus jeune âge. Avec Annick, nous intervenons dans les classes demandeuses pour lire l’histoire, en discuter et tester les aquarelles. Aborder les émotions avec un aspect ludique et éducatif est très riche.

Puis, j’ai eu envie d’écrire sur le thème des écrans. Pour mes enfants, pour moi-même et pour toutes les familles qui sont parfois régies par les écrans. Sur ce thème, le défi était de faire passer un message important sur le désastre relationnel de l’abus d’écran en utilisant l’humour pour ne pas que le livre soit moralisateur. Les écrans font partie de nos vies, c’est incontestable. Mais l’enjeu sera de trouver un bon équilibre pour rester connecté à soi et aux autres ! Comme notre binôme avec Annick était gagnant, c’est elle encore qui a sorti ses pinceaux. Une vraie réussite. Ce livre a rencontré un grand succès, il a été réimprimé et traduit en une vingtaine de langues. Celui-là, je l’ai dédicacé à mes enfants, qui malheureusement, ont une maman parfois un peu trop accros aux écrans…
Psy Pluriel : As-tu de nouveaux projets ?
Amélie : Le petit dernier sort cet autonome, il s’appelle « Un livre qui fait du bien ». L’idée était de mettre en avant la force des livres et du lien dans notre vie. Parfois, la journée ne se passe comme prévu, elle est remplie de contrariétés. Un moment de lecture avec une personne que l’on aime (l’histoire du soir) est un moment de grand réconfort qui nous permet parfois de résorber nos émotions et de voir les choses autrement…
J’aimerais encore pouvoir écrire, j’adore ça. Le temps me manque parfois. Peut-être que ce serait un sujet à explorer ? Son rapport aux temps, à ses désirs, à ses priorités 😉
Psy Pluriel : Merci Amélie , nous allons suivre ton actualité