Quand sait-on qu’on a développé un état de stress post -traumatique? Quels en sont les symptômes?
Un événement peut être considéré comme traumatique lorsqu’il implique une menace de mort ou une menace à l’intégrité physique de la personne et qu’il s’accompagne de peur intense, voire d’effroi et d’un sentiment d’impuissance et d’horreur.(DSM IV). Toute situation stressante n’est pas forcément traumatique car l’être humain a des capacités d’adaptation, des ressources pour en sortir et retrouver un équilibre.
Ainsi entre 65 et 75 % (CORNIL L.2004 ) des personnes ayant subi un stress intense (catastrophes naturelles, incendie,
divorce, agressions, etc..) vont bien en sortir. Le stress vécu va petit à petit diminuer jusqu’à un retour à la normale. On constate cependant que certains éléments sont plus
fréquemment présents chez les personnes souffrant de stress post traumatique. Les événements déclenchés de manière intentionnelle par l’être humain ont souvent un énorme impact. L’imprévisibilité d’un acte incluant de l’horreur et de l’impuissance est également très dévastatrice. Les viols et autres agressions sexuelles, les agressions physiques, les menaces (avec arme), les décès inattendus ou le fait d’être témoin d’un de ces événements pourraient déclencher un syndrome de stress post traumatique. On accepte aujourd’hui qu’on puisse développer un PTSD du fait d’avoir été exposé de manière répétitive à des événements dont on minimise l’impact parce qu’ils font partie du travail de l’individu (exemple des policiers , des pompiers, de la protection civile, des infirmières et médecins de première ligne). C’est aussi pour ça qu’on a tendance à comparer le burn-out à un PTSD et qu’on suggère de faire appel à l’EMDR.

La littérature scientifique dit qu’il faut la présence de différents éléments pour diagnostiquer un ESPT (état de stress post traumatique) . La personne traumatisée montrera des signes d’évitement, des signes de reviviscence de l’agression, de l’hyperstimulation du système neurovégétatif (problèmes de sommeil, difficultés de concentration, sursauts exagérés, hypervigilance). Elle montrera des signes de détresses significatives. Chez certaines personnes, ces symptômes vont s’atténuer d’eux-mêmes dans les semaines qui suivent l’événement. Ainsi , un PTSD pourra être diagnostiqué au plus tôt un mois après l’événement. Il existe différents tests permettant de diagnostiquer cet état. En cas de non prise en charge de la personne souffrante, une évolution chronique peut s’installer et d’autres facteurs (comorbidité) peuvent se développer comme l’abus d’alcool ou d’autres substances, de la dépression, des comportements suicidaires, de l’anxiété, des difficultés relationnelles au niveau personnel et professionnel, une baisse de libido, de l’irritabilité pouvant aller jusqu’à des conduites agressives voire de la violence.
Généralement l’entourage dit ne plus reconnaître la personne victime. Et celle-ci va souvent dire qu’il y a eu un AVANT et un APRÈS, qu’ils ne se sentent plus les mêmes.
Quand il y a un traumatisme, certaines zones du cerveau sont inhibées ( l’aire de Brocca, la zone préfrontale) ce qui explique que la victime n’a pas les mots pour expliquer et qu’elle n’a plus la possibilité de prendre distance de l’événement. D’autres zones du cerveau sont activées. Avec des techniques d’imagerie médicale, on observe une activation du système limbique droit et une diminution de l’activité du côté gauche.
Lors de flashbacks on constate que tout l’hémisphère droit est activé alors que le gauche est réprimé. De plus, le cerveau est complètement submergé par des hormones sécrétées pour nous permettre de nous adapter mais dans des proportions excessives qui empêchent le traitement adapté de l’information. C’est une des raisons qui permet de comprendre que les thérapeutiques utilisant uniquement la parole soient assez peu efficaces.